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Dans un contexte de mondialisation accrue des échanges et de digitalisation des processus fiscaux, la première vérification du numéro de TVA intracommunautaire représente un jalon déterminant pour un auto-entrepreneur. Au-delà d’une simple formalité, cette étape engage la fiabilité administrative de l’entreprise, conditionne la validité des factures et sécurise la relation commerciale avec des partenaires européens. Notre étude de cas décrit en détail un scénario concret, depuis l’évaluation des besoins jusqu’à l’exploitation des outils techniques, afin d’offrir un guide complet aux auto-entrepreneurs confrontés à cette exigence normative.
En France, près de 1,3 million de micro-entrepreneurs optent chaque année pour le régime de la franchise en base de TVA, bénéficiant d’une exonération sous certains seuils. Cependant, dès lors qu’ils dépassent 34 400 € de chiffre d’affaires dans le service ou 85 800 € dans le commerce, ou qu’ils choisissent d’anticiper leur croissance, ils sont tenus de maîtriser la vérification des numéros intracommunautaires. Notre cas pratique s’appuie sur un profil typique de prestataire de services B2B, offrant un contrat de maintenance logicielle à un client allemand, exigeant un certificat de TVA valide pour finaliser la signature.
Au fil de cet article, nous explorerons le profil de l’auto-entrepreneur, les enjeux réglementaires et techniques, la méthodologie pas-à-pas pour la première vérification, les obstacles fréquents et les solutions apportées, puis nous tirerons des enseignements clés avant de proposer des perspectives d’automatisation et des annexes pratiques. Les lecteurs découvriront non seulement les étapes concrètes à suivre, mais aussi les bonnes pratiques pour optimiser et sécuriser durablement cette vérification cruciale.
L’auto-entrepreneur en question opère dans le secteur des prestations de services informatiques destinées aux entreprises, avec un positionnement B2B à fort enjeu de confiance. Son modèle économique repose sur des contrats récurrents annuels de maintenance et d’hébergement de sites web. Avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 42 000 € pour l’année en cours, il dépasse naturellement le seuil de franchise en base de TVA pour les prestations de services fixé à 34 400 € selon l’article 293 B du CGI. Cette situation l’oblige à déclarer et collecter la TVA, et à justifier d’un numéro intracommunautaire valide lorsqu’il travaille avec des clients implantés dans l’Union européenne.
Le déclencheur principal provient de la négociation d’un contrat de 15 000 € avec une société allemande spécialisée en marketing digital. Le client exige, dans ses conditions générales d’achat, la production d’une attestation de validité du numéro de TVA intracommunautaire valide et une facturation conforme aux directives européennes. Sans cette preuve, l’auto-entrepreneur ne peut espérer obtenir l’acompte de 30 % nécessaire au démarrage des travaux. Ainsi, la première vérification devient une étape stratégique pour sécuriser le cash-flow initial et instaurer un climat de confiance.
La sécurisation de la facturation constitue l’enjeu majeur. Un auto-entrepreneur qui omet de vérifier un numéro de TVA intracommunautaire s’expose à un redressement fiscal pouvant dépasser 100 % de la TVA éludée, selon les dispositions de l’article L. 233 du livre des procédures fiscales (LPF). Au-delà des pénalités financières, c’est l’image de marque qui peut être écornée. Dans une relation B2B, la fiabilité administrative est aussi primordiale que la qualité technique de la prestation. La première vérification devient un gage de professionnalisme, propice à négocier des délais de paiement plus favorables ou des conditions particulières en cas de litige.
Du point de vue de la conformité, l’auto-entrepreneur doit également s’assurer que ses factures comportent la mention obligatoire « TVA non applicable, article 293 B du CGI » tant qu’il est en franchise, ou indiquer le montant de la TVA dès qu’il opte ou devient assujetti. Le respect des obligations légales évite les notifications de redressement et facilite les échanges avec les services fiscaux. Par ailleurs, une vérification correcte renforce la crédibilité lors des audits éventuels et allège la charge de gestion administrative en cas de contrôle inopiné.
L’environnement juridique français distingue deux régimes de TVA pour la micro-entreprise : la franchise en base selon l’article 293 B du CGI et l’option volontaire à la TVA. Les seuils à ne pas dépasser sont de 34 400 € pour les prestations et 85 800 € pour les activités commerciales. Au-delà, la bascule automatique vers le régime réel simplifié ou normal s’opère. Le choix de l’option peut s’avérer judicieux pour récupérer la TVA sur investissements stratégiques, mais impose une gestion rigoureuse. La doctrine administrative disponible sur le BOFiP apporte des précisions sur les modalités de calcul et de déclaration.
Le respect du calendrier fiscal est vital. Le régime réel simplifié implique deux acomptes semestriels, tandis que le régime normal nécessite une déclaration mensuelle ou trimestrielle. Dans le cadre intracommunautaire, l’article L. 233 du LPF oblige à conserver les justificatifs de validité du numéro de chaque client étranger. En cas d’inscription tardive ou de non-déclaration, l’auto-entrepreneur s’expose à des intérêts de retard et à des amendes pouvant atteindre 5 000 € par facture concernée.
La principale référence est le système VIES (VAT Information Exchange System), géré par la Commission européenne. Disponible 24 h/24, VIES permet de vérifier en temps réel la validité d’un numéro intracommunautaire selon le format officiel (pays + code à neuf chiffres). Les statistiques de disponibilité affichent un taux moyen de 98,4 % sur l’année 2023, avec des interruptions ponctuelles liées à des opérations de maintenance ou à des pics de requêtes. En complément, les bases nationales fournies par le service des impôts des entreprises (ex-SIE), Infogreffe ou le registre des métiers apportent des informations juridiques sur le statut des entités françaises ou étrangères implantées localement.
Pour automatiser le processus, plusieurs APIs publiques et privées sont disponibles. L’API « TVA intracom » sur api.gouv.fr offre un accès RESTful gratuit, limité à 1 000 appels par jour, avec une documentation claire et un format JSON standard. Les services tiers comme Vatlayer ou les web services SOAP de VIES proposent des plans payants, étendus en volume de requêtes et en robustesse d’uptime (garanties SLA autour de 99,9 %). En complément, des tableurs Excel pré-paramétrés et des scripts VBA sont partagés par la communauté, permettant d’exécuter des contrôles par lot et d’enregistrer directement les résultats dans un fichier centralisé.
Le choix d’un outil repose sur plusieurs critères : la fiabilité et la fréquence de synchronisation (quotidienne ou en temps réel), le volume maximal de requêtes (critique en cas de forte croissance), et le coût associé. La sécurité des échanges, notamment au regard du RGPD, impose l’usage de canaux chiffrés (HTTPS) et la gestion rigoureuse des logs pour conserver la traçabilité. Lors de la phase de paramétrage, il est essentiel de définir des seuils d’alerte (pour détecter les taux d’erreur supérieurs à 5 %), d’intégrer les codes pays ISO 3166 et de documenter les flux dans un manuel opérationnel accessible à l’équipe comptable.
Avant toute requête sur VIES ou API, il convient d’établir une liste exhaustive des informations requises : le code pays (DE, FR, IT…), le numéro sans espace ni caractère spécial (ex. : FRXX123456789), la raison sociale exacte et, pour les entités françaises, le SIREN/SIRET à neuf chiffres. Un contrôle de cohérence interne compare le numéro de TVA intracommunautaire avec la base Sirene pour vérifier l’appariement avec le SIREN. Cette étape préliminaire limite les rejets liés à une simple erreur de saisie et garantit un taux de réussite supérieur à 95 % dès le premier passage.
La saisie sur le portail VIES est intuitive : sélection du pays, insertion du numéro, puis validation. Trois statuts peuvent être retournés : « Valid », « Inactive » ou « Unknown ». Lorsque le résultat indique « Valid », VIES propose un téléchargement en PDF de l’attestation officielle, datée et horodatée. En cas de message d’erreur, comme « Inactive », un code d’erreur précis est fourni (ex. : service désactivé ou numéro radié). Pour illustrer, une capture d’écran annotée d’un cas « Unknown » révèle généralement une faute de format. Ces explications ont permis à notre auto-entrepreneur de réduire de 70 % les réécritures de requêtes.
Lorsque VIES renvoie un statut autre que « Valid », l’étape suivante consiste à adresser une demande d’attestation au SIE dont dépend le client. Un modèle d’email formel, structuré en cinq sections (objet clair, rappel du contexte, présentation de l’entité, demande de certificat, formule de politesse), facilite le traitement. La plupart des SIE répondent sous 10 à 15 jours ouvrés. Un tableau de suivi indique les dates d’envoi, de relance et de réception. Pour maximiser l’efficacité, la relance s’effectue après 10 jours, en citant systématiquement le numéro de dossier et en joignant l’historique des échanges, ce qui a réduit les délais de 30 % dans notre cas.
En dernier recours, l’extraction d’un extrait Kbis sur Infogreffe (frais de 4,05 € par document) ou depuis les registres nationaux équivalents (Registre du commerce et des sociétés pour l’Allemagne, par exemple) permet de vérifier l’existence légale de la société. Les informations de date d’immatriculation, de forme juridique et de statut actif sont alors comparées à celles retournées par VIES. Cette vérification renforce la certitude sur la validité du numéro et fournit une preuve tangible en cas de contestation ultérieure.
Un cas fréquent concerne un numéro de TVA reconnu comme « Valid » sur VIES mais absent du Kbis ou du registre Sirene. Dans notre étude, une société italienne avait actualisé son immatriculation sous une nouvelle forme juridique sans que VIES enregistre immédiatement le changement. Pour corriger cette situation, l’auto-entrepreneur a initié une procédure de mise à jour du Kbis en déposant un dossier complet auprès du tribunal de commerce italien, suivi d’une relance en interne. Cette démarche, bien que longue (trois semaines), a permis de rétablir la cohérence et de sécuriser définitivement les transactions.
En période de maintenance planifiée ou lors de pics de trafic, VIES peut afficher des erreurs de connexion ou des statuts « Unknown » abusifs. Pour contourner ces blocages, nous avons configuré une solution alternative fondée sur l’usage d’une API tierce et le routage via un VPN, ainsi qu’un planning de requêtes en heures creuses (entre 2 h et 6 h du matin). Un plan d’alerte interne, avec notifications Slack et email, a été mis en place pour notifier l’équipe comptable dès qu’un taux d’échec dépassait 15 % sur une heure.
Parfois, les délais de réponse du SIE peuvent atteindre un mois, faute de ressources suffisantes ou de complexité du dossier. Face à cette situation, le recours gracieux auprès d’un médiateur fiscal a permis d’accélérer la procédure. En parallèle, la préparation d’une deuxième relance, formalisée par une lettre recommandée avec accusé de réception, a joué un rôle de levier. Notre auto-entrepreneur a également informé le médiateur des entreprises pour signaler un délai anormal, ce qui a abouti à une réponse sous sept jours supplémentaires.
La première conséquence tangible concerne l’ajustement de la TVA déductible ou due. Un retard de vérification peut entraîner la facturation incorrecte et nécessiter des avoirs ou des notes de crédit en rétroactif. Dans notre exemple, deux factures de 8 000 € ont dû être corrigées, générant un décalage de trésorerie de 4 800 € de TVA à régulariser. Au niveau de la liasse fiscale, ces ajustements ont complexifié la déclaration 2031, exigeant le recours à un expert-comptable pour recalculer les montants reportés sur la déclaration annuelle.
Les délais de paiement peuvent être allongés lorsque le client retient le règlement en attendant une attestation officielle. Dans l’étude de cas, l’acompte initial a été repoussé de deux semaines. Toutefois, l’obtention rapide d’une preuve valide a permis de négocier une clause de déblocage automatique dès confirmation de validité, limitant ainsi le risque financier. En contrepartie, la transparence et la rigueur ont renforcé la crédibilité de l’auto-entrepreneur et ouvert la porte à de nouvelles collaborations intracommunautaires.
Au terme de notre analyse, dix points de contrôle essentiels émergent : identification précise des données, usage combiné de VIES et de l’API « TVA intracom », modalités de relance formalisées, suivi rigoureux des statuts, gestion centralisée des attestations, plan d’alerte pour indisponibilités, recours aux registres nationaux, procédure de mise à jour proactive des bases, recours gracieux en cas de blocage et documentation exhaustive des échanges. Une fréquence trimestrielle de revérification a démontré un bon équilibre entre coût administratif et fiabilité des données.
L’intégration de workflows via Zapier ou Make (ex-Integromat) peut automatiser l’extraction des numéros clients depuis un CRM, le lancement de requêtes vers l’API « TVA intracom » et l’envoi automatique des attestations validées dans un dossier partagé. Pour les utilisateurs avancés, un script Python ou VBA, programmé en tâche planifiée, exécute ces étapes chaque semaine et alerte par email en cas d’erreur supérieure à 5 %. Ce type d’automatisation libère du temps et réduit significativement les risques d’erreur humaine.
La réglementation TVA évolue régulièrement. Pour rester informé, il est conseillé de suivre le Bulletin Officiel des Finances Publiques-Impôts (BOFiP), de s’abonner à une newsletter spécialisée et de participer à des webinaires proposés par les chambres de commerce. En interne, la mise en place de réunions trimestrielles formelles permet d’actualiser le guide de procédures, de revisiter les seuils de chiffre d’affaires et d’ajuster la périodicité des revérifications au rythme de l’activité.
Les technologies de la blockchain et des smart contracts promettent une révolution dans la certification des numéros de TVA intracommunautaire, offrant une traçabilité décentralisée et infalsifiable. Par ailleurs, les évolutions à venir du format TVA, notamment après le BREXIT et avec l’harmonisation des directives européennes, nécessitent une anticipation des changements de format et de protocole. Les auto-entrepreneurs qui se préparent dès aujourd’hui à ces innovations gagneront en agilité et en compétitivité.
Pour accompagner la mise en œuvre opérationnelle des méthodes décrites, cette section rassemble les documents modèles et les coordonnées des plateformes officielles. Elle s’adresse aussi bien au néophyte qu’au praticien souhaitant accélérer son processus de vérification sans omettre aucune étape clé.
Un package de documents au format Word et PDF comprend un modèle d’email standardisé pour la première demande d’attestation, une version de relance à J+10 et une lettre recommandée avec accusé de réception. Ces fichiers sont pré-remplis avec les champs clés (SIREN, numéro de TVA, numéro de dossier) pour une utilisation immédiate.
Cette fiche récapitule sur une seule page les six étapes de la méthodologie : préparation des données, VIES, SIE, Infogreffe, suivi des relances, archivage des attestations. Un code couleur indique le niveau de priorité et le délai recommandé pour chaque tâche, facilitant ainsi la gestion visuelle et la traçabilité.
Une liste centralisée des URLs et contacts utiles simplifie l’accès aux services : portail VIES de la Commission européenne, espace professionnel du site impots.gouv.fr, plateforme Infogreffe, coordonnées régionales des SIE. Ces informations actualisées garantissent une prise en main rapide et fiable des différents canaux de vérification.